Visas et diplomatie : L’Algérie s’indigne des nouvelles restrictions françaises
L’Algérie a exprimé ce mercredi sa surprise et son étonnement face à des mesures de restriction de circulation et d’accès au territoire français prises par le gouvernement français à l’encontre de ressortissants algériens titulaires de documents de voyage spéciaux les exemptant de formalités de visas, indique mercredi un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines. Cette décision unilatérale française suscite l’incompréhension d’Alger dans un contexte diplomatique déjà tendu entre les deux pays.
En effet, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a annoncé la mise en place de restrictions à la circulation et à l’entrée sur le territoire français pour certains ressortissants algériens bénéficiant de documents de voyage spéciaux leur permettant d’être exemptés de visa. Cette déclaration a été rapportée dans un communiqué officiel.
Face à cette annonce, le gouvernement algérien a exprimé sa « surprise et son étonnement », soulignant qu’il « n’a été aucunement informé comme le commandent les dispositions de l’article 8 de l’accord algéro-français en matière d’exemption réciproque de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques ou de service ». Il précise également que les autorités algériennes « n’ont aucune connaissance de pareilles mesures restrictives à l’exception de deux cas précis intervenus sur la période récente ».
Concernant ces cas, le premier a donné lieu à une demande d’explication de la part d’Alger, à laquelle Paris a répondu en exprimant ses regrets, évoquant « un incident malheureux dû à une rupture dans la chaîne de commandement ». Le second cas, plus récent, est en cours d’examen, et une demande d’explication a été adressée aux autorités françaises.
Cette situation s’inscrit, selon l’État algérien, « dans la longue liste des provocations, des intimidations et des menaces dirigées contre l’Algérie ». Toutefois, le communiqué affirme que ces manœuvres « sont de nul effet sur notre pays qui n’y cèdera pas ». Il est également précisé que « toute mesure attentatoire à ses intérêts fera l’objet de mesures réciproques, strictes et immédiates ».
Enfin, le gouvernement algérien met en garde contre une instrumentalisation politique de ces tensions, estimant que « l’Algérie est manifestement devenue l’enjeu de querelles politiques intra françaises où tous les coups bas politiciens sont permis dans le cadre d’une compétition, dont l’extrême droite est l’instigateur, le référant et le donneur d’ordres ». Il alerte sur le fait que cette dynamique, impliquant à la fois des forces politiques françaises et des membres du gouvernement, pourrait entraîner des « conséquences incalculables sur la relation algéro-française dans toutes ses dimensions ».