Société

Tolga: la terre de la résistance des Zaâtcha, devenue berceau de « Deglet Nour »

Si la commune de Tolga, dans la wilaya de Biskra est connue pour avoir été le théâtre, il y a 176 ans, de la résistance des Zaâtcha, sous le commandement de Cheikh Bouziane, elle est tout aussi célèbre dans le monde entier pour sa fameuse datte « Deglet Nour ».

Lorsque l’on évoque « Deglet-Nour », le plus savoureux, le plus énergétique et le plus connu des fruits du palmier-dattier, également le plus apprécié aux quatre coins de la planète, le regard se tourne naturellement vers la ville de Tolga, un chef-lieu de daïra peuplé de quelque 60.000 âmes.

La production de dattes est devenue, au fil des décennies, le principal levier de l’économie locale et le « catalyseur » de l’activité économique et sociale de la région.

Le président de l’Assemblée populaire communale de Tolga, Mustapha Saïb, a souligné, dans une déclaration à l’APS, que ce produit, qui comprend plus de 100 variétés dont la fameuse « Deglet-Nour », constitue une source de revenus pour la majorité des habitants de la région ouest de la wilaya, y compris Tolga.

Il a rappelé que l’arrivée de l’automne donne le coup d’envoi de nombreuses activités liées à la récolte de dattes et confère à la région une réelle dynamique et une vitalité économique et sociale.

Ce responsable a expliqué, à ce propos, que les opérations de récolte dans les palmeraies, le transfert du produit vers les entrepôts, la mise sous emballage, suivie de la phase de commercialisation, sont des activités qui attirent une main-d’œuvre saisonnière composée aussi bien d’habitants de la région que de travailleurs venant d’autres régions des Ziban, voire de l’extérieur de la wilaya, ce qui a un impact positif sur l’activité commerciale, dans les magasins, dans les restaurants, les boulangeries et les boutiques de souvenirs, sans compter le transport.

M. Saïb a également souligné que Tolga est devenue un pôle de production et de commerce disposant d’une base importante pour le stockage des produits, comprenant des centaines de chambres froides, ainsi que des usines de conditionnement et de transformation des dattes, sans oublier les magasins de vente de matériels d’emballage et de conditionnement.

Ces infrastructures garantissent la disponibilité et la fraîcheur des produits, toujours prêts, plusieurs mois après la récolte, à être livrés aux commerçants qui affluent de différentes wilayas du pays.

D’autre part, toujours selon le président de l’APC, la récolte des dattes est un moteur d’activité au sein des familles locales, où les femmes s’engagent aux côtés des hommes dans plusieurs opérations en lien avec la récolte, y compris le tri des dattes par variété et la préparation de produits dérivés tels que le Ghars (dattes écrasées) et la confiture de dattes, entre autres, ce qui contribue à accroître les revenus des familles.

Les statistiques des services agricoles indiquent que la commune de Tolga possède une richesse estimée à plus de 314.000 palmiers-dattiers, dont plus de 313.000 productifs donnant différentes variétés, avec une production totale dépassant les 355.000 quintaux par an, dont plus de 90% de Deglet-Nour de haute qualité, en plus du Ghars, de la Mech-degla et du Tantboucht.

=La labellisation, une nécessité pour conquérir les marchés mondiaux= Tolga et les 9 communes voisines possèdent ce que l’on appelle « indications géographiques protégées (IGP) » qui garantissent qu’une datte provient d’une région spécifique et a des caractéristiques liées à cet environnement.

Un indice attestant d’une qualité exceptionnelle en plus d’une abondance, a indiqué, de son côté, le président de l’association régionale des producteurs de dattes, Abdelbasset Djellab.

Il a expliqué que ce produit, même s’il est très demandé sur les marchés internationaux, ne possède pas une « trade mark », un label qui lui permettrait de pénétrer de nouveaux espaces internationaux sous une appellation unifiée.

Cela a conduit les acteurs concernés à l’enregistrer, en 2021, auprès de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI) et s’efforcent actuellement de l’enregistrer auprès de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) affiliée aux aux Nations Unies.

Le label « Dattes de Tolga », s’il est adopté en tant que marque internationale, permettra une forte présence de ce fruit sur les marchés mondiaux, soutenue par la qualité du produit.

De même qu’il sera protégée contre la concurrence déloyale par une autorité nationale officielle et commercialisé sous une appellation unifiée sous le label « Produit algérien » dans le cadre d’un cahier des charges régulant les opérations de commercialisation et protègent le produit contre la « manipulation ».

L’indication géographique protégée, mise en place par les acteurs du secteur agricole depuis 2004, comprend les communes de Bouchegroune, de Lichana, de Tolga, de Bordj Ben Azzouz, de Lioua, de Laghrous, de Foughala, de Doucen, d’Ouled Djellal et de Sidi Khaled.

L’IGP repose sur la classification des dattes fraîches selon des normes de qualité et de compétitivité, selon M. Djellab.

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