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Soudan: l’OMS dénonce une « horrible » tuerie de masse dans une maternité à El-Facher

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dénoncé mercredi le meurtre de plus de 460 personnes dans une maternité à El-Facher, dernier hôpital partiellement fonctionnel de cette ville soudanaise.
L’OMS « est consternée et profondément choquée par les informations faisant état du meurtre tragique de plus de 460 patients et accompagnateurs à la maternité saoudienne d’El-Facher, au Soudan, à la suite des récentes attaques et de l’enlèvement de travailleurs de la santé », a indiqué son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un communiqué. « Cessez le feu ! » a-t-il ajouté. Selon l’OMS, cette maternité était le seul hôpital encore partiellement opérationnel dans la ville, tombée cette semaine aux mains des Forces de soutien rapide (FSR). Dimanche, elle a été attaquée « pour la quatrième fois en un mois », tuant une infirmière et blessant trois autres professionnels de santé, a déclaré l’organisation. Mardi, « plus de 460 patients et leurs accompagnateurs ont été abattus dans l’hôpital », a décrit l’OMS, ajoutant que six professionnels de santé avaient également été enlevés.

« Cette tragédie s’inscrit dans le contexte d’une crise qui s’aggrave rapidement à El-Facher, dans le nord du Darfour, où l’escalade de la violence, les conditions de siège et la recrudescence de la faim et des maladies tuent des civils, y compris des enfants, et font s’effondrer un système de santé déjà fragile. » « L’OMS condamne avec la plus grande fermeté ces attaques horribles contre le système de santé et appelle au respect du caractère sacré des soins », a ajouté l’organisation. L’OMS pointe également la montée de la malnutrition, qui affaiblit le système immunitaire et rend les personnes plus vulnérables aux maladies comme le choléra ou la malaria. Le choléra se répand particulièrement rapidement en raison du manque d’accès à l’eau potable, selon l’institution. Cette année, 32 personnes sont mortes de cette maladie à El-Facher sur 272 cas rapportés, s’est alarmée l’OMS. « Toutes les attaques contre les structures de santé doivent cesser immédiatement et sans condition. Tous les patients, le personnel de santé et les établissements de santé doivent être protégés en vertu du droit international humanitaire », a demandé le chef de l’OMS. Sans compter l’attaque sur la maternité, l’OMS avait recensé depuis le début du conflit, en avril 2023, 185 attaques contre des structures de santé, ayant fait 1.204 morts et 416 blessés. Quarante-neuf de ces attaques ont eu lieu cette année seulement, faisant 966 morts. En cours depuis avril 2023, le conflit opposant l’armée soudanaise aux FSR a fait des milliers de morts et déplacé quelque 15 millions de personnes, selon les Nations unies et les autorités locales.

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