Région

Mascara accueille un colloque sur la linguistique judiciaire et criminelle

Le thème « La linguistique judiciaire et criminelle et ses applications à l’ère de l’intelligence artificielle » a été au cœur d’un colloque national organisé lundi à Mascara, en présence du président du Haut Conseil de la langue arabe, Salah Belaïd.

Dans son intervention, M. Belaïd a souligné que cette rencontre aborde une thématique émergente visant à mettre en lumière l’importance de la linguistique judiciaire, ses principaux champs d’application et le rôle crucial de la preuve linguistique dans les affaires pénales. Il a affirmé que ce domaine requiert désormais l’utilisation d’outils fondés sur l’intelligence artificielle.

Il a insisté sur la nécessité de développer des logiciels dédiés à l’analyse du discours oral, écrit, dialectal, standard ou en langue des signes ainsi que sur l’importance d’élargir les domaines de la linguistique pour s’adapter aux usages contemporains de la langue et à l’évolution de ses structures.

Le responsable a également appelé les spécialistes de la linguistique judiciaire à intensifier leurs efforts dans l’exploitation de leurs compétences en phonétique, en informatique linguistique et dans la mise au point d’outils d’IA capables d’identifier les caractéristiques vocales, scripturales et stylistiques, mais aussi les éléments relatifs à l’âge, au genre, au profil socioculturel, à la région et à la langue maternelle des locuteurs.

Pour sa part, la professeure Hadda Rouabhia (Université 8 Mai 1945 – Guelma) a rappelé que la linguistique judiciaire est une discipline récente, fondée sur l’analyse et la mesure de données linguistiques liées à un acte criminel, dans le but d’identifier l’auteur ou le suspect. Elle repose sur l’interprétation de textes et déclarations, écrits ou oraux, en contexte juridique afin de comprendre la nature des preuves linguistiques utilisées dans les affaires criminelles.

De son côté, la professeure Fatima Amariche (Université Djilali Bounaama de Khemis Miliana – Aïn Defla) a souligné que la linguistique judiciaire ne se limite pas à l’étude de la langue, mais constitue un outil permettant de comprendre la pensée humaine à travers le langage. Elle offre, selon elle, des perspectives de développement importantes à l’ère de l’intelligence artificielle, notamment grâce à la création de systèmes capables d’analyser le sens profond et d’interpréter le contexte.

Ce colloque a été organisé par le laboratoire de Linguistique arabe et Analyse des textes de la Faculté des Lettres et des Langues de l’Université Mustapha Stambouli de Mascara, en coopération avec le Haut Conseil de la langue arabe. L’événement s’est déroulé en présence du wali, Fouad Aïssi, ainsi que d’enseignants et de chercheurs spécialisés dans la linguistique et l’analyse du discours juridique issus de plusieurs universités du pays.

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