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Marché du travail: des experts encouragent la mise à jour des parcours de formation

Les participants à un colloque sur le capital humain et la formation, organisé lundi à Alger, ont souligné l’importance de la mise en adéquation des programmes de formation au diapason des besoins des entreprises et des employeurs, en tenant compte des nouveaux métiers en vogue, notamment dans les domaines industriel, numérique et agricole.
La problématique de l’insertion des jeunes diplômés dans le monde du travail a été soulevée par les intervenants lors de cette rencontre, organisée par l’Institut national d’études et de stratégie globale (Inesg), en mentionnant que les universitaires et les stagiaires de la formation professionnelle devraient bénéficier de périodes d’adaptation au sein des entreprises durant leurs cursus, dans le but de s’imprégner des contraintes professionnelles et d’intégrer le monde du travail. Les formations dans les métiers innovants, l’entreprenariat et dans le management des entreprises devraient être au centre des préoccupations des institutions en charge de la formation et de l’enseignement, ont également souligné les experts lors de ce colloque. Dans ce contexte, le directeur d’étude à l’Inesg, Mahfoud Derghoum, a relevé le problème de la détermination des besoins en formation et l’inadéquation entre la formation et le marché du travail, où de nombreux diplômés peinent à obtenir des postes de travail en phase avec leurs qualifications.
Il a aussi fait état de la faiblesse de la culture organisationnelle et le transfert de connaissances, aggravée par la fuite des compétences. De son côté, le professeur Rabah Kechad, enseignant à l’Ecole supérieure de commerce (ESC), a plaidé pour une stratégie qui valorise le capital humain, fondée sur « la logique des compétences plus que sur la logique du poste ». Le même intervenant a appelé à l’accompagnement du capital humain par la formation, le développement du bien-être et la santé des ressources humaines et d’adoption d’un système de reconnaissance du mérite, d’estime et de considération. Dans le même ordre d’idées, Nessib Hamama, directrice au ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels, a assuré que « malgré les efforts consentis par le secteur de la formation professionnelle, la question de l’inadéquation de la formation avec les besoins du monde du travail reste au coeur des préoccupations des pouvoirs publics ». A ce propos, elle a assuré que des discussions et des réformes engagées ont été initiées en collaboration avec d’autres secteurs pour trouver des mécanismes devant permettre de moderniser la formation et d’atteindre l’objectif principal qui est l’adéquation formation-emploi.
En termes de capacités de formation, l’intervenante a rappelé que le secteur de la formation professionnelle a accueilli au titre de l’année 2024 un total de 135.395 stagiaires en formation résidentielle ainsi que 287.369 apprentis. Elle a rappelé aussi qu’une équipe technique a été installée dernièrement pour élaborer une nouvelle nomenclature de la formation professionnelle, qui constitue la référence nationale en matière de compétences, et ce, dans le but de l’adapter aux mutations économiques et technologiques. Quant à elle, Zoubida Mahi, représentante du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a mis en avant le rôle de l’université dans la formation afin de répondre aux exigences du marché du travail.
A ce sujet, elle a souligné que le nombre d’étudiants a atteint cette année plus de 1,8 million inscrits dans les différentes spécialités, rappelant que l’Algérie avait formé plus de 5 millions de diplômés depuis l’indépendance. Elle a également rappelé les efforts fournis pour garantir une formation de qualité aux étudiants, à travers l’ouverture de nouvelles filières, dont près de 600 spécialités scientifiques et technologiques. Le nombre des établissements universitaires relevant du secteur de l’enseignement supérieur est actuellement de 117, ce qui a permis, selon elle, de contribuer à l’amélioration de l’indicateur de développement humain du pays.

Le ministère a veillé aussi, a-t-elle précisé, à intégrer dans les établissements de formation des spécialités technologiques « stratégiques » correspondant aux métiers de demain, notamment celles de l’innovation, la robotique, l’intelligence artificielle, les nanotechnologies, la cybersécurité et d’autres spécialités de pointe. Dans son intervention intitulée « Le rôle de la formation dans le perfectionnement et le développement des nouvelles compétences au service de l’investissement et du renforcement de l’employabilité », Nour El Houda Khelili, représentante du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, a souligné l’importance du capital humain et de la formation dans le développement économique du pays. Les transformations économiques, sociales et technologiques qui s’accélèrent à travers le monde imposent, a-t-elle souligné, « une nécessaire coordination entre les différents secteurs concernés pour élaborer une approche intégrée fondée sur la compétence et la connaissance, valorisant le rôle de l’éducation, de la formation et du développement des compétences au service du marché du travail ».

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