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Mali : nouvel enlèvement d’un cadre politique par les militaires putschistes, dissolution des partis largement dénoncée

Un autre cadre politique a été enlevé par les militaires putschistes au pouvoir au Mali où un décret a entériné la dissolution des partis et des organisations à caractère politique dans le but d’étouffer toute voix dissidente, une décision largement dénoncée par des politiciens maliens et commentée par des médias locaux et africains. Abdoul Karim Traoré, jeune dirigeant du parti Codem (bureau des jeunes de la Convergence pour le développement du Mali), membre de la coalition Jigya Kura, a, à son tour, été enlevé par la Sécurité d’Etat, ont rapporté des médias. Le jeune dirigeant malien, qui s’était affiché lors des événements des 3 et 4 mai derniers à Bamako, où des vidéos l’ont montré en train de dénoncer avec virulence le projet des militaires au pouvoir de s’y maintenir sans organiser d’élections, a été aperçu pour la dernière fois dimanche et reste injoignable. L’enlèvement d’Abdoul Karim Traoré n’est que le dernier d’une longue liste. Il accompagne la décision des putschistes maliens de dissoudre les partis et les organisations à caractère politique qui a immédiatement suscité une vive réaction de la classe politique, dont celle de l’ancien ministre et figure historique de la démocratie malienne, Mountaga Tall. Selon lui, le décret publié mardi ne saurait être justifié ni sur le plan juridique ni sur le plan démocratique. Il y voit une « dérive autoritaire » de la part des militaires putschistes, qu’il accuse de s’arroger les leviers du pouvoir tout en muselant les contre-pouvoirs. Par ailleurs, de nombreux médias locaux et africains sont revenus sur la dissolution des partis politiques au Mali comme MaliJet pour qui cette décision est à même de « désavouer » le peuple malien. « Dissoudre les partis politiques, c’est porter atteinte à l’une des pierres angulaires de notre contrat social. C’est désavouer le peuple malien qui, en votant la Constitution, a exprimé son attachement à un Etat de droit et à une démocratie pluraliste », écrit le journal malien qui évoque un « recul démocratique ». « Le Mali se meurt car après plus de trois décennies de pratique démocratique, il est devenu un pays de non droit où règnent la terreur, la répression, les arrestations forcées, les enlèvements, renchérit Maliweb. De son côté, Afrik.com a écrit: « La tension ne retombe pas au Mali. Alors que les autorités de transition ont suspendu toutes les activités politiques, les cas d’enlèvements de figures de l’opposition se multiplient. L’interdiction des partis, poursuit Afrik.com, « coïncide avec une vague de contestation populaire contre la prolongation indéfinie de la transition, la dégradation des conditions de vie, les coupures d’électricité et les taxes téléphoniques ». « Que dire d’un pouvoir qui préfère les pseudo-concertations aux dispositions constitutionnelles ? Que penser d’un dirigeant (Assimi Goïta) prêt à exercer des mandats que le peuple ne lui a jamais accordés ? Ne sommes-nous pas face à la même confiscation de la volonté populaire ? », s’interroge pour sa part le média guinéen Ledjely.

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