L’ONTA résout 96% des litiges fonciers agricoles : une avancée majeure pour le secteur
Au cours des premiers mois de 2025, une dynamique prometteuse s’est enclenchée dans le secteur agricole avec la mise en œuvre d’un vaste programme d’assainissement et de récupération du foncier. Cette initiative, qui marque un tournant décisif dans la gestion des terres agricoles, vise à optimiser l’exploitation des ressources foncières tout en garantissant une distribution plus équitable des surfaces cultivables. Face aux défis croissants de la sécurité alimentaire et du développement rural durable, cette avancée représente une étape cruciale pour la modernisation du secteur.
En effet, dans une interview donnée à l’agence Bloomberg, Mohamed Ameziane Lanasri, Directeur général de l’Office national des terres agricoles (ONTA), a révélé que 96% des dossiers concernant les litiges fonciers agricoles ont été résolus, marquant ainsi une avancée significative dans cette opération essentielle pour le secteur agricole du pays. Il a ajouté que des démarches étaient en cours pour résoudre les 4% restants.
Selon lui, cette opération a permis d’accorder des droits de concession à plus de 200 000 investisseurs, portant ainsi à 2,3 millions d’hectares la superficie concernée. Il a aussi précisé que les autorités se concentraient sur la récupération de plus de 500 000 hectares. M. Lanasri a expliqué que l’État continue de prospecter pour identifier les zones les plus appropriées à la récupération de terres, qui sont ensuite proposées aux investisseurs via une plateforme numérique. Cette plateforme, mise en place en novembre 2023 par l’ONTA, vise à garantir une transparence et une efficacité accrues dans le processus d’attribution des concessions.
Le Directeur général a également souligné que l’objectif de l’Algérie est d’attirer des investissements, tant locaux qu’internationaux, afin de stimuler la production de cultures stratégiques comme le blé, le maïs et la betterave sucrière. Il a ajouté que, pour l’année 2025, le gouvernement a prévu de mettre à disposition 120 000 hectares de terres agricoles pour les investisseurs dans plusieurs wilayas.
Concernant l’engagement des autorités publiques, M. Lanasri avait précédemment indiqué, en janvier dernier, que le processus de régularisation et de récupération des terres agricoles, visant à exploiter les terres relevant du domaine privé de l’État et à convertir le droit de jouissance en droit de concession, avait atteint des « étapes très avancées ». Cette démarche s’inscrit dans le cadre des instructions du président de la République, qui a demandé que ce dossier soit clôturé d’ici la fin de l’année 2025. En novembre 2024, le président avait déclaré que la question du foncier agricole, héritée depuis l’indépendance, serait définitivement réglée en 2025, appelant les membres du gouvernement à collaborer avec les agriculteurs pour trouver des solutions et définir un cadre juridique protecteur de la propriété foncière.
Des terres inexploitées ont ainsi été récupérées et redistribuées dans le cadre de la concession, sur la base des résultats d’inspections menées par les comités de wilayas responsables du suivi et du contrôle des projets agricoles. Ces comités incluent des représentants de l’ONTA, des Directions des services agricoles, ainsi que des autorités locales. La décision de récupérer ces terres a été prise après l’envoi de mises en demeure aux bénéficiaires. Alors que de nombreux agriculteurs ont respecté les termes du cahier des charges, certains contrats de concession ont été annulés et les terres récupérées ont été réattribuées à des investisseurs sérieux.
L’engagement de l’État pour le développement agricole se traduit aussi par des projets d’infrastructure et de modernisation, tels que l’électrification des zones agricoles, l’augmentation des capacités de stockage du blé et la numérisation du secteur, dans le but de créer un environnement propice à l’investissement.
Enfin, plusieurs projets sont en cours de lancement, avec la mise à disposition, sur la plateforme numérique de l’ONTA, d’une superficie de plus de 80 000 hectares, afin d’assurer une meilleure transparence dans le processus d’attribution des terres agricoles.