Les deux tiers des déplacés dans l’est du Soudan ne peuvent pas se nourrir suffisamment
Plus des deux tiers des familles déplacées dans l’est du Soudan ne peuvent pas se procurer suffisamment de nourriture, indique un rapport du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) publié vendredi qui réclame un action mondiale pour aider ces communautés « au bord de l’effondrement ». Basé sur des enquêtes menées auprès de plus de 8.600 foyers dans six Etats de l’est du Soudan, le rapport constate que 70% des familles déplacées à l’intérieur du pays et 56% des familles d’accueil dans l’est du Soudan « n’ont pas la possibilité d’acheter suffisamment de nourriture en raison de la flambée des prix et de la perte de revenus ». L’écrasante majorité des familles d’accueil (95%) et des personnes déplacées à l’intérieur du pays (76%) ont également déclaré, lors de ces enquêtes, n’avoir reçu aucune aide alimentaire au cours des six derniers mois, souligne le rapport. « Les villes et villages de l’est du Soudan étaient déjà fragiles », a souligné Will Carter, directeur du NRC au Soudan. Mais les communautés déplacées et les communautés d’accueil sont désormais « au bord de l’effondrement », dit-il et l’ampleur des besoins est tel que cela « dépasse ce que la réponse humanitaire actuelle peut gérer sans un soutien urgent ». Pour le NRC, une action mondiale est indispensable pour « intensifier l’aide humanitaire, réhabiliter les infrastructures essentielles et investir dans les moyens de subsistance afin d’éviter une nouvelle déstabilisation ». « Le monde doit se tenir aux côtés de toutes les personnes touchées par cette terrible guerre », a plaidé M. Carter. Les Nations Unies ne cessent d’alerter sur la situation qui a fait des dizaines de milliers de tués parmi les civils, déplacé plus de 11 millions de personnes, et plongé ce pays d’Afrique de l’est dans la pire crise humanitaire de ces dernières années. Et selon le rapport du conseil norvégien pour les réfugiés, les services de santé sont également surchargés : près des deux tiers des personnes déplacées à l’intérieur du pays et plus de 40% des familles d’accueil se heurtent à de graves pénuries de soins.