L’Algérie récupère sa place dans le marché clé de la céramique espagnole
Après près de deux ans de blocage commercial, le marché algérien retrouve sa dynamique dans le secteur des frittes et émaux céramiques espagnols. Une reprise qui redonne des couleurs aux industriels ibériques.
En effet, le redémarrage est fulgurant. Entre janvier et mars 2025, l’Espagne a exporté pour 25,14 millions d’euros de frittes et émaux vers l’Algérie, soit plus que les niveaux enregistrés avant l’embargo instauré en juin 2022. Ce retour en grâce propulse l’Algérie à la deuxième place des marchés d’exportation pour ce secteur, juste derrière l’Italie.
Pour rappel, avant la fermeture commerciale en 2022, l’Algérie représentait un débouché majeur pour les producteurs espagnols, avec des volumes annuels avoisinant les 90 millions d’euros. Le gel des échanges, qui aura duré près de 17 mois, a coûté au secteur quelque 270 millions d’euros, selon les estimations de l’Anffecc, l’association des fabricants espagnols de frittes, émaux et couleurs céramiques.
Ainsi, la levée des restrictions en novembre 2024 s’est immédiatement traduite par un afflux massif de commandes. En décembre, l’Algérie avait même temporairement dépassé l’Italie en tête du classement, avec 11,32 millions d’euros de produits importés en un seul mois. En avril, les ventes ont certes ralenti à 2 millions d’euros, mais la tendance reste clairement à la reprise durable.
« L’Algérie récupère sa place naturelle de deuxième marché à l’export pour nos produits », s’est félicitée l’Anffecc, qui y voit un signal fort de retour à la normale après des mois d’incertitude.
Malgré cette embellie sur le front algérien, les autres marchés stratégiques du secteur affichent des signes de faiblesse. L’Italie, tout en restant en tête du classement, a vu ses importations chuter de près de 9 millions d’euros au premier trimestre, passant de 39,8 à 31,2 millions d’euros. Le Portugal, autre client traditionnel, a enregistré une dégringolade de moitié, à seulement 9,6 millions d’euros. Au total, les cinq principaux marchés (Italie, Inde, Turquie, Portugal et Pologne) ont absorbé 26 millions d’euros de moins qu’un an plus tôt.