Guelma accueille la semaine culturelle de Djanet : immersion dans le patrimoine de la Perle du Tassili
La semaine culturelle de la wilaya de Djanet, clôturée mardi après-midi à Guelma, a donné l’occasion au habitants de l’antique Calama de découvrir le riche patrimoine matériel et immatériel, enraciné dans l’histoire, de la « Perle du Tassili », ainsi que des chants, danses et expressions corporelles constituant le folklore populaire de cette région du Grand Sud.
La troupe folklorique « Aroukas », mondialement connue, a préféré organiser ses spectacles artistiques dans les places publiques de plusieurs communes de la wilaya de Guelma, attirant ainsi l’attention de nombreux amateurs du patrimoine populaire « targui » et éveillant leur appétit pour suivre les autres activités permanentes organisées à la maison de la culture Abdelmadjid Chafaï dans le cadre du festival culturel local des arts et cultures populaires de Djanet dont les activités se sont déroulées du 31 octobre au 4 novembre. La même troupe s’est déplacée dans les communes de Hammam Debbagh, d’Héliopolis et dans le centre de Guelma pour répandre son charme artistique et transformer les places publiques de ces localités en espaces hauts en couleurs, agrémentés de poèmes expressifs et de danses du riche patrimoine de la région, ainsi que des expressions corporelles qui transmettent les sentiments des habitants de la région à travers différentes époques, comme en témoignent les gravures rupestres uniques au monde. M. Hamza Guemzar, vice-président de la délégation venue de Djanet dans le cadre des échanges culturels inter-wilayas, a déclaré que les artistes avaient concocté un riche programme mettant en avant de larges pans des traditions et du patrimoine de cette région située dans l’extrême sud-est de l’Algérie.
Il a ajouté que le programme a prévu des spectacles artistiques et des expositions donnant à admirer des produits réalisés par des associations actives dans le patrimoine traditionnel (habits féminins, outils traditionnels utilisés par l’homme à travers l’histoire dans cette région), en plus d’un pavillon spécialement dédié au parc culturel de Tassili n’Ajjer et un autre aux manuscrits rares que la région abrite depuis des centaines d’années, traitant des sciences, de la philosophie, de l’aspect religieux, et de l’écriture Tifinagh.
Pour sa part, l’artiste plasticienne Kheira Badiaf, formatrice dans des centres spécialisés, a exposé à la maison de la culture Abdel-Madjid Chafai, des toiles consacrées à la vie quotidienne des habitants du Sud du pays dans ses moindres détails. Elle a déclaré à l’APS qu’elle utilise la technique de la peinture à « l’électrolyse » sur des peaux d’animaux pour transformer ces peaux en œuvres d’art magnifiques, dont certaines représentent des images de l’homme touareg enfourchant un dromadaire, des scènes de mariages et de célébrations, ainsi que les vêtements de la femme touareg, en plus de cette manifestation religieuse connue sous le nom de « Sbibah » qui a lieu le 10 Muharram de chaque année. D’autres tableaux de la même artiste illustrent les mêmes formes présentes dans les régions du Tassili, Sifar et Tadrart, comme la représentation de la « vache pleureuse » et la « gazelle endormie » (présente sur le billet de mille dinars).
