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Conseil de sécurité : les A3+ appellent à mettre en place un dialogue national afin de restaurer la paix en Haïti

Le groupe A3+ au Conseil de sécurité (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana) a appelé, mercredi à New York, à mettre en place un dialogue national afin de restaurer la gouvernance démocratique en Haïti, soulignant que le renforcement des institutions judiciaires et le rétablissement de l’Etat de droit étaient des étapes cruciales pour parvenir à une sécurité et une paix pérennes. « Nous soulignons qu’il est fondamental de mettre en place un dialogue par et pour les Haïtiens afin de restaurer la gouvernance démocratique », a déclaré au nom du groupe Mme Carolyn Rodrigues, représentante permanente du Guyana lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Haïti. Les A3+ ont notamment applaudi « les efforts en cours pour promouvoir la transition (politique) et pris bonne note du décret du 3 juillet fixant un cadre juridique pour un référendum constitutionnel », saluant les « dernières évolutions pour préparer les élections nationales notamment l’évaluation des différents bureaux électoraux qui a été achevée par le Conseil électoral dans 9 des 10 départements ». Néanmoins, Mme Carolyn Rodrigues a signalé que les rapports dépeignent « un tableau sombre » de la situation sécuritaire en Haiti caractérisée par les craintes de voir une crise politique encore plus profonde émergée en raison des délais qu’enregistre la transition. Elle a fait savoir que « la situation humanitaire reste aussi une source de préoccupation », relevant que 1,4 millions de personnes sont déplacées et 27.000 migrants ont été obligés à revenir dans leur pays. « Les effets cumulatifs de ces défis font pression de plus en plus sur le Conseil présidentiel de transition qui travaille déjà sous des contraintes de temps importantes pour atteindre les objectifs encore en souffrance de l’accord politique », a-t-elle alerté. D’autre part, le groupe A3+ s’est félicité des progrès dans certains domaines notamment du renforcement de l’appui de la part de la communauté internationale. Il s’est notamment réjoui de « la décision prise par le Conseil de sécurité consistant à transformer la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti en une force de répression des gangs plus importante ». « C’est une réussite significative et nous espérons que cette réussite ouvrira la voie à la restauration de l’ordre et à la tenue des élections le plus rapidement possible », a indiqué Mme Rodrigues. Les A3+ ont, en outre, souligné que « renforcer les institutions judiciaires en Haïti et rétablir l’état de droit sont des étapes cruciales pour parvenir à la sécurité et à la paix pérennes », notant que cela signifie aussi qu’il faut mettre les bouchées doubles pour appliquer les dispositions de l’embargo sur les armes. A ce titre, ils ont insisté sur le fait qu’il était fondamental « d’endiguer les flux d’armes et de munitions vers Haïti afin d’aider à la stabilisation et de permettre de mettre fin au cycle de violences ». Le groupe A3+ a ensuite repris à son compte l’appel lancé par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui veut qu’une institution nationale soit désignée comme responsable du désarmement, du démantèlement et de la réintégration, notant que cela permet de promouvoir l’appropriation nationale et de faire des progrès durables. S’agissant du volet humanitaire, le groupe a dit rester inquiet face au fossé qui sépare les besoins des ressources disponibles, le plan de riposte humanitaire 2025 étant gravement sous-financé. A cet égard, les A3 + ont appelé la communauté internationale « à revoir à la hausse » ses contributions à ce plan de riposte.

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