Chute des exportations de blé Européen vers l’Algérie : La stratégie Algérienne porte ses fruits
Dans une démarche de réduction de sa dépendance alimentaire, l’Algérie a engagé une refonte majeure de sa politique d’importation de blé. Cette stratégie, qui vise à diminuer la facture des importations tout en renforçant sa sécurité alimentaire, a porté ses fruits puisqu’elle a entraîné une baisse significative des exportations de blé de l’Union européenne vers le pays maghrébin.
En effet, selon l’agence « Reuters », des commerçants ont rapporté récemment que les exportations de blé de l’Union européenne se dirigeaient de plus en plus vers l’Afrique de l’Ouest, après avoir perdu une grande part de leurs marchés traditionnels en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, dominés désormais par la Russie.
Les exportations de blé tendre de l’UE ont chuté de 30 % par rapport à l’année précédente, principalement en raison de la concurrence croissante de la Russie et des conditions climatiques défavorables en France, le principal exportateur européen. Les derniers chiffres montrent que l’Algérie, anciennement le principal importateur de blé européen, a désormais cédé sa place à la cinquième position, tandis que le Nigeria est devenu le premier pays importateur.
L’agence française de l’agriculture, « France Agri Mer », a révisé ses prévisions pour les exportations de blé tendre français pour la période 2024-2025, prévoyant une baisse de 62 % par rapport à l’année précédente, en raison de la diminution des ventes vers l’Algérie. La meme source que l’Algérie achetait 2 à 6 Mt de blé français chaque année dans les années 2010. Puis elle a réduit ses importations : autour de 1,8 Mt sur les campagnes 2021/22 et 2022/23, et 1,6 Mt sur 2023/24. Sur la campagne en cours, les douanes françaises relèvent 31 500 t de blé français importées par le pays en juillet, puis plus rien.
Dans ce contexte, l’Algérie a pris plusieurs mesures pour réduire sa facture d’importation de blé, voire y mettre un terme, dans le but d’assurer son autosuffisance dans ce domaine. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, a d’ailleurs récemment indiqué que 2025 devrait marquer la dernière année d’importation de blé dur pour le pays, incitant ainsi les investisseurs à exploiter pleinement les terres qu’ils ont obtenues pour atteindre cet objectif d’autosuffisance.