Antidépresseurs: des effets secondaires très variables d’un patient à l’autre

Prescrire un antidépresseur à un patient doit se faire au cas par cas, selon son profil, car les effets secondaires du traitement, dont la prise ou la perte de poids, vont fortement varier d’un individu à l’autre, souligne une vaste étude publiée mercredi. Ce travail international (Royaume-Uni, Italie, Japon), paru dans la revue The Lancet, passe au crible 151 études médicales et 17 rapports de l’agence américaine du médicament (FDA) relatifs aux effets secondaires de 30 antidépresseurs, prescrits à un total de 41.937 patients (16.597 autres ayant pris un placebo), pendant une durée médiane de 8 semaines. Leur âge moyen était de 44,7 ans, et environ six sur dix (62%) étaient des femmes, précise cette méta-analyse. En Europe et aux Etats-Unis, jusqu’à 17% des adultes se voient prescrire des antidépresseurs. « Bien qu’efficaces » pour traiter des troubles psychiatriques, ces médicaments peuvent induire diverses altérations physiologiques: prise ou perte de poids, troubles de la pression artérielle ou hyponatrémie (taux de sodium trop faible dans le sang) notamment, rappellent les auteurs. Or ces effets secondaires peuvent amener le patient à interrompre son traitement, conduisant à une détérioration de son état, notent-ils. L’étude publiée mercredi montre des « différences cliniquement significatives » entre les effets secondaires de ces médicaments -utilisés notamment pour les troubles dépressifs, anxieux, bipolaire- sur le métabolisme, la circulation sanguine, la fréquence cardiaque et la pression artérielle, d’un patient et d’un produit à l’autre.