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Alger-Madrid : Le PP critique la position de l’Espagne sur le dossier du Sahara Occidental

Après deux années de tensions nourries par la volte-face de Madrid sur le dossier du Sahara occidental, l’Algérie et l’Espagne semblent aujourd’hui vouloir enterrer la hache de guerre. La récente dynamique de rapprochement, amorcée depuis plusieurs mois, trouve sa confirmation dans les échanges diplomatiques de haut niveau, mais ce rapprochement reste encore insuffisant selon le Parti Populaire Espagnole.

Pour rappel, c’est en mars 2022 que les relations entre Alger et Madrid ont connu un tournant dramatique. Le soutien exprimé par le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental a été perçu par l’Algérie comme une rupture de la position traditionnelle de neutralité de l’Espagne sur ce conflit vieux de plusieurs décennies. En réponse, Alger a suspendu le traité d’amitié entre les deux pays, rappelé son ambassadeur à Madrid et imposé un gel quasi total des relations commerciales.

Deux ans plus tard, si les gestes d’apaisement se multiplient – retour de l’ambassadeur algérien à Madrid, félicitations officielles entre chefs d’État, rencontres diplomatiques – le contentieux saharien demeure une pomme de discorde majeure, notamment pour le Parti populaire (PP), principal parti d’opposition espagnol. D’ailleurs, selon l’agence EFE, le parti a soumis au congrès une réclamation appellant le gouvernement espagnol à un retour à la neutralité historique de l’Espagne, tout en exhortant le gouvernement Sánchez à soutenir de manière plus explicite le processus onusien pour un référendum d’autodétermination au Sahara, via la relance du mandat de la MINURSO.

Une relance diplomatique encore timide

La rencontre entre les ministres des Affaires étrangères Ahmed Attaf et José Manuel Albares en marge du G20 à Johannesburg a marqué la première réunion de ce niveau depuis 2022. Un symbole fort, mais que l’opposition espagnole juge insuffisant. Le PP critique notamment l’absence d’une visite officielle espagnole en Algérie depuis octobre 2021, en contraste avec la visite du ministre algérien de l’Intérieur, Brahim Merad, à Madrid en février dernier. Un déséquilibre que certains interprètent comme un manque de volonté politique du gouvernement espagnol pour restaurer pleinement la confiance.

Redonner du souffle aux échanges économiques

Au-delà des enjeux géopolitiques, le différend a laissé des séquelles profondes sur le plan économique. L’embargo commercial imposé par Alger à l’Espagne n’a été levé qu’en novembre dernier, et la reprise des échanges reste timide. Plusieurs entreprises espagnoles, notamment dans le secteur agroalimentaire, ont vu leurs relations commerciales avec l’Algérie se dégrader, voire se rompre, durant la crise.

La réactivation du traité d’amitié et de coopération, suspendu depuis 2022, est considérée par de nombreux analystes comme une étape indispensable pour relancer les investissements et fluidifier les échanges. À terme, une normalisation complète des relations pourrait également permettre de renforcer la coopération énergétique, secteur stratégique pour les deux pays.

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