Abdelmadjid Tebboune détaille la politique étrangère de l’Algérie
Dans le cadre de sa rencontre avec les médias nationaux, diffusée ce samedi, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a consacré une large part de son discours à la politique étrangère de l’Algérie. Lors de cet entretien, le Chef de l’État a offert une analyse détaillée des relations bilatérales et multilatérales que l’Algérie entretient avec plusieurs nations, mettant en lumière les priorités stratégiques du pays sur la scène internationale.
Parmi les principaux sujets abordés, les relations avec les États-Unis ont été particulièrement mises en avant. Le Président a souligné l’amélioration continue de ces liens, tout en rappelant l’importance de préserver une indépendance totale dans la politique étrangère algérienne. « Nos relations avec les USA s’améliorent quotidiennement et cela n’affecte en rien nos relations avec la Russie, la Chine et l’Inde. Ça fait partie de nos gènes de non-alignés et aucun de ces pays n’a essayé de vassaliser l’Algérie », a-t-il précisé, mettant en exergue la stratégie de non-alignement qui guide l’Algérie dans ses relations internationales.
Le Président a ensuite évoqué la situation avec les pays européens, citant notamment l’Espagne. Après une période de tensions, il a indiqué que les relations étaient désormais revenues à la normale, en soulignant même des échanges pratiques, comme l’importation d’ovins pour l’Aïd : « Avec l’Espagne, il y avait une période de froid mais nos relations ont repris normalement. D’ailleurs, une partie des ovins pour l’Aïd sera importée d’Espagne », a-t-il déclaré, soulignant ainsi la normalisation des échanges commerciaux.
Le Président Tebboune a également rappelé l’importance historique de l’Allemagne dans le soutien à la révolution algérienne, précisant que les relations actuelles sont solides. « L’Allemagne a été d’un apport très très important pour la révolution. Nous avons aujourd’hui de très bonnes relations avec l’Allemagne, et aussi avec la Slovénie, la Tchéquie, la Pologne, la Serbie… », a-t-il ajouté, soulignant les liens durables entre l’Algérie et plusieurs pays européens. Concernant l’Italie, les relations ont été qualifiées de « très amicales ». Le Président a rappelé que l’Italie a toujours soutenu l’Algérie, en particulier durant la révolution et la décennie noire, précisant : « L’Italie a été un bon support pour l’Algérie durant la révolution et jusqu’à aujourd’hui nous n’avons jamais eu de problème avec l’Italie, bien au contraire, elle a toujours été dans l’aide avec nous. »
Sur le plan régional, le Chef de l’État a évoqué les relations avec les pays voisins d’Afrique du Nord, notamment la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. Selon lui, ces pays sont en contact régulier afin de surmonter ensemble le manque d’organisations sous-régionales dans le Maghreb. « Nous sommes en contact régulier avec ces pays pour nous organiser et affronter ensemble les défis communs », a-t-il affirmé. Il a également rappelé l’accord trilatéral signé entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye concernant la nappe albienne, illustrant ainsi l’engagement de l’Algérie pour renforcer la coopération régionale.
Abordant les relations avec le continent africain dans son ensemble, le Président a réaffirmé que l’Algérie ne poursuivait aucune arrière-pensée dans ses rapports avec ses voisins. « Nos frères africains ont compris que l’Algérie n’a pas d’arrière pensée dans ses relations avec eux mais qu’elle est dans une logique panafricaniste bénéfique pour tout le monde », a-t-il précisé. Il a insisté sur l’engagement quotidien de l’Algérie pour concrétiser sa démarche panafricaine, en soulignant notamment les initiatives économiques comme l’ouverture de banques et de lignes aériennes et maritimes avec le Sénégal et la Mauritanie.
Le Président Tebboune a aussi abordé les relations avec le Mali, soulignant la résolution de la crise qui a secoué ce pays. Selon lui, les Maliens ont désormais compris que l’Algérie est un « pays frère » qui n’a jamais cherché à imposer quoi que ce soit. Concernant l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, il a précisé que les autorités maliennes étaient libres de le relancer et de l’appliquer.
Le Président a également réaffirmé l’engagement de l’Algérie envers la cause palestinienne, déclarant : « L’Algérie ne renoncera pas à la Palestine. Nous l’avons défendue et nous continuerons à le faire ». Il a souligné l’importance de la lutte menée au sein des Nations Unies pour la Palestine, rappelant que l’Algérie a été la première à appeler à la poursuite en justice des responsables des massacres à Gaza.
Enfin, sur le plan régional arabe, il a évoqué la position de l’Algérie concernant la réforme de la Ligue arabe, rappelant que l’Algérie réclame cette réforme depuis les années 1970, estimant que l’organisation doit évoluer pour répondre aux enjeux actuels du monde arabe.