Secteur public industriel : Les chiffres clés et prometteurs du troisième trimestre 2024
Les indicateurs économiques du secteur public industriel algérien affichent des signaux encourageants. Selon le dernier bulletin de l’Office national des statistiques (ONS), publié hier sur son site web, la production industrielle publique a enregistré une progression notable de 3,2% au troisième trimestre 2024, comparativement à la même période de l’année précédente. Cette performance témoigne d’une dynamique de croissance qui se confirme dans le secteur public national.
En effet, sur les neuf premiers mois de 2024, la production industrielle dans le secteur public a progressé de 3,3%, selon les données de l’Office national des statistiques (ONS). Cette évolution globale masque toutefois des disparités entre différents secteurs d’activité. Durant le troisième trimestre de 2024, certains secteurs ont enregistré des performances positives, tandis que d’autres ont connu des reculs significatifs.
Ainsi, les secteurs de l’énergie, des mines et carrières, et des matériaux de construction affichent respectivement des croissances de 4,8%, 6,3% et 6,3% sur cette période. Bien que ces chiffres soient jugés « appréciables », l’ONS note qu’ils sont en retrait par rapport aux niveaux atteints à la même période en 2023, qui étaient respectivement de 7,6%, 12,8% et 10,5%.
Dans le domaine des industries chimiques, une nette reprise est observée, avec une hausse de la production de 14,9% au troisième trimestre 2024. Cette performance contraste avec une baisse de 5,8% au premier trimestre et une quasi-stagnation de -0,4% au deuxième trimestre de la même année. Les industries textiles, quant à elles, enregistrent un bond impressionnant de 39,8%, inversant une légère baisse de 1,9% observée au trimestre précédent. Les industries des cuirs poursuivent également leur trajectoire ascendante avec une croissance remarquable de 55,4%, après avoir progressé de 16,5% au second trimestre.
À l’inverse, certaines filières peinent à maintenir leur dynamisme. Les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE) enregistrent une nouvelle contraction de 2,1% entre juillet et septembre 2024, après une croissance notable de 16% sur la même période en 2023. De même, la filière des industries du bois subit un deuxième trimestre consécutif de recul, avec une baisse marquée de 19,7%. Par ailleurs, la production dans le secteur des hydrocarbures reste stable, affichant un léger repli de 0,7% par rapport à l’année précédente. Les industries agroalimentaires, de leur côté, progressent timidement avec une croissance marginale de 0,1% au cours du troisième trimestre.
Malgré ces contrastes, la production industrielle publique continue de montrer une tendance globale à la hausse, comme l’illustrent les analyses de l’ONS sur les deux dernières années. Toutefois, le secteur fait face à des défis structurels importants, liés notamment à son organisation et à sa gestion. Il repose sur une douzaine de grands groupes publics, chacun supervisant environ une trentaine de filiales opérant dans des filières diverses. Pour soutenir ses performances et accroître sa compétitivité, une réforme en profondeur est jugée nécessaire. Cette restructuration viserait à optimiser le management, moderniser les outils de production et renforcer l’efficacité globale de ces entités.
Les réformes projetées s’inscrivent dans une stratégie globale de relance de l’industrie nationale, axée sur la préservation du secteur public marchand. Ce dernier joue un rôle clé dans l’économie algérienne grâce à son poids social et économique, son importante capacité de production, sa main-d’œuvre qualifiée, et son potentiel de création d’emplois et de valeur ajoutée. Alors que la machine industrielle nationale retrouve progressivement un rythme de croissance, sa contribution au PIB est désormais proche de 6%, contre seulement 3% auparavant. Les pouvoirs publics ambitionnent d’atteindre un apport supérieur à 12% au cours des cinq prochaines années, témoignant d’une volonté de relance ambitieuse pour l’industrie algérienne.