Croissance, inflation, investissements : la Banque mondiale salue les progrès de l’Algérie
À l’heure où les défis économiques mondiaux se multiplient, l’Algérie affiche une dynamique positive dans sa trajectoire de développement. Les récentes données de la Banque mondiale mettent en lumière les avancées notables du pays dans sa stratégie de diversification économique, témoignant d’une volonté affirmée de consolider son statut de puissance régionale émergente.
En effet, dans une interview accordée à la chaîne de télévision publique, Mohammed Nadir Abdelatif, directeur du département de la prospérité pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la Banque mondiale (BM), a exprimé son admiration pour les progrès économiques réalisés par l’Algérie. Selon lui, la situation économique du pays témoigne d’une dynamique positive, soutenue par des réformes en cours et des efforts d’investissement qui portent déjà leurs fruits.
Mohammed Nadir Abdelatif a souligné que la majorité des indicateurs de croissance en Algérie sont actuellement au vert. « La plupart des indices sont au vert, et nous espérons voir davantage de développement lors des prochaines étapes, ce qui aura un impact visible sur les chiffres de la croissance », a-t-il déclaré. Il a précisé que la stratégie de développement économique de l’Algérie est alignée avec les objectifs de l’État. La croissance du pays a été particulièrement marquée par une performance solide, avec une moyenne de plus de 3 % depuis 2021 et un pic de 4,1 % en 2023. Bien que la Banque mondiale prévoit une légère baisse de la croissance pour 2024, en raison des restrictions de production de brut imposées par l’OPEP, M. Abdelatif reste optimiste, anticipant une reprise en 2025 et une tendance haussière constante pour les années à venir.
Le responsable de la Banque mondiale a également mis en lumière les réformes menées par l’Algérie pour améliorer le climat des affaires. « Nous suivons avec intérêt les réformes engagées pour l’amélioration du climat des affaires dans le pays », a-t-il indiqué. Parmi les initiatives notables, il a mentionné la création d’un Haut Conseil à l’investissement et l’installation d’une Agence nationale pour l’investissement, des mesures qui témoignent de l’engagement de l’État à encourager les investissements, tant nationaux qu’étrangers.
Dans ce cadre, la Banque mondiale a introduit un nouveau système d’évaluation du climat des affaires via le programme « B-Ready », lancé en octobre dernier. Ce programme, selon Abdelatif, « offre une vision plus transparente et précise des conditions économiques de chaque pays » et servira d’instrument précieux pour évaluer les progrès réalisés par l’Algérie et d’autres nations à l’avenir.
Une baisse de l’inflation significative
Concernant l’inflation, Mohammed Nadir Abdelatif a salué la baisse notable du taux d’inflation en Algérie, qui est passé de 9-10 % en 2022 et 2023 à environ 4 % en 2024. Cette réduction est d’autant plus significative dans un contexte international marqué par des effets inflationnistes prolongés, notamment dus à la pandémie et à la guerre en Ukraine. Abdelatif a estimé que cette stabilité économique est un atout majeur pour le pays, qui continue de diversifier ses exportations, notamment hors hydrocarbures. La Banque mondiale suit de près ces efforts de diversification, en collaboration avec les ministères algériens des Finances et de l’Industrie, afin de renforcer le climat des affaires et stimuler la croissance économique à moyen terme.
Le représentant de la Banque mondiale a aussi souligné la qualité des relations de coopération entre son institution et le gouvernement algérien. Ces relations, en particulier avec le ministre algérien des Finances, facilitent une communication fluide et une coopération transparente. Cela est essentiel pour fournir un soutien technique et mener des analyses statistiques approfondies qui aideront à orienter les politiques économiques du pays.
Par ailleurs, M. Abdelatif a salué les efforts de l’Agence algérienne de la promotion des investissements (AAPI), qui vise à soutenir la création de 20 000 projets d’investissement dans les années à venir, générant ainsi 450 000 nouveaux emplois. Il a précisé qu’à ce jour, environ 10 000 projets ont déjà reçu leur agrément, ce qui constitue une réussite significative et reflète l’engagement de l’Algérie à promouvoir les investissements.
Enfin, le directeur de la prospérité à la Banque mondiale a noté un intérêt croissant des pays du Golfe pour des partenariats stratégiques avec l’Algérie. Lors de ses visites dans la région, il a observé une volonté forte des pays du Golfe, à fort potentiel économique, de s’associer à l’Algérie et d’échanger leurs expertises. Selon lui, l’Algérie possède un potentiel économique et stratégique considérable, en raison de ses ressources naturelles abondantes, de sa grande superficie et de sa population importante. Cela fait du pays un marché attractif pour les investisseurs étrangers, et notamment ceux du Golfe.
