Le : 13-10-2024 à 07:03
Le secteur financier algérien se prépare à un tournant majeur : la généralisation du paiement électronique, prévue pour la fin de l’année. Cette initiative, au cœur de la modernisation économique du pays, vise à digitaliser l’ensemble des transactions monétaires, facilitant ainsi l’inclusion financière des citoyens et favorisant une économie plus connectée. La modernisation des infrastructures bancaires, supervisée par le ministère des Finances, est au centre de cette transformation.
En effet, Rachid Belaid, délégué général de l’Association des banques et des établissements Financiers (ABEF), a pris la parole ce samedi sur les ondes de la radio nationale pour détailler les mesures mises en œuvre. L’un des principaux objectifs de cette stratégie est de favoriser l’adoption des paiements électroniques, en lien avec une feuille de route soigneusement établie. Parmi les solutions en cours d’intégration figure le mobile paiement, avec sept banques algériennes déjà engagées dans le processus. Elles sont actuellement en phase d’homologation pour garantir la cybersécurité des transactions en ligne, une priorité dans cette démarche de digitalisation.
La croissance des dépôts bancaires, avec une hausse de 19% en 2023 par rapport à l’année précédente, reflète l’efficacité de la stratégie d’inclusion financière, a précisé Rachid Belaid. Ce chiffre témoigne d’une confiance accrue dans le système bancaire, encouragée par les efforts des autorités pour sensibiliser la population à l’importance des nouveaux outils financiers. Belaid a également souligné l’importance de l’éducation financière et numérique, jugeant la sensibilisation indispensable pour encourager une adoption massive des technologies de paiement électronique.
L’un des projets phares révélés lors de la Conférence internationale de haut niveau sur les paiements numériques, organisée récemment par la Banque d’Algérie (BA), est le lancement d’un système de paiement électronique instantané. Ce nouveau dispositif permettra d’effectuer des transactions en temps réel, une avancée considérable par rapport aux 72 heures actuellement nécessaires pour que les fonds soient crédités sur les comptes des commerçants. Ce gain de temps pourrait jouer un rôle clé dans l’adoption massive des paiements électroniques, tant par les commerçants que par les consommateurs.
En parallèle, la Banque d’Algérie élabore un cadre réglementaire pour protéger les consommateurs des services financiers numériques, qui sera effectif d’ici la fin de l’année 2024. Ce cadre vise à offrir des garanties solides aux utilisateurs, renforçant ainsi la confiance dans ces nouveaux modes de paiement.
Le ministère du Commerce, quant à lui, multiplie les actions de sensibilisation à travers le pays. Une campagne récente organisée à Alger centre a rassemblé différents acteurs du secteur financier, notamment la Banque nationale d’Algérie (BNA), Algérie Poste, ainsi que des associations de protection des consommateurs et la gendarmerie nationale. Ces initiatives, visant à encourager l’adoption généralisée du paiement électronique, mettent en lumière l’importance de cette transition pour l’économie algérienne.
La mobilisation des différents acteurs financiers et commerciaux témoigne d’une volonté commune de faire du paiement électronique une réalité incontournable en Algérie. Avec l’appui des autorités et la collaboration des institutions bancaires, le pays se prépare à franchir une étape décisive dans sa transformation numérique.
