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L’Algérie en marche vers l’autonomie : la téléphonie mobile « Made in Bladi » se dessine

Le : 08-10-2024 à 04:13

Le président du Conseil renouveau économique de l’Algérie (CREA), Kamel Moula, a présidé ce dimanche à l’hôtel Sheraton d’Alger, la réunion de clôture de la commission dédiée à l’élaboration de propositions techniques pour l’installation, la production et le développement de la téléphonie mobile en Algérie. Cette rencontre stratégique vise à accélérer l’implantation des infrastructures mobiles et à renforcer la capacité de production locale, afin de positionner le pays comme un acteur clé dans le secteur des télécommunications et d’accompagner son développement technologique.

Selon un communiqué du CREA, la réunion de clôture a fait suite à des discussions de mai dernier entre Kamel Moula et plusieurs ministres clés, notamment Ali Aoun, ministre de l’Industrie de la production pharmaceutique, Karim Bibi Triki, ministre de la Poste et des télécommunications, et Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations. Ces échanges ont permis de jeter les bases d’une collaboration intersectorielle pour la mise en place d’une industrie locale dédiée à la téléphonie mobile.

Le comité, constitué de partenaires et d’experts désignés par le ministère de l’Industrie, a présenté plusieurs propositions axées sur la relance de l’activité industrielle, avec un fort accent sur la recherche et le développement (R&D). Cette commission, qui a travaillé durant cinq mois, a réuni les principaux acteurs de l’industrie électronique et des télécommunications en Algérie, parmi lesquels des géants internationaux tels que Samsung, Xiaomi, Huawei, Brandt, Oppo et Condor. Ces entreprises ont apporté leurs expertises dans le but de concevoir une industrie nationale compétitive et innovante.

Samsung et Xiaomi ont confirmé leur volonté de démarrer la production de smartphones dès que le cadre réglementaire sera en place. Oppo a également manifesté son intérêt, se disant prête à adapter ses processus de production aux spécificités locales. Condor Electronics, quant à elle, prévoit d’être un acteur majeur de cette industrie, avec ses dix chaînes de production opérationnelles et la capacité de fabriquer des téléphones pour sa propre marque ainsi que pour des partenaires externes.

Les discussions ont également porté sur l’importance de créer un environnement propice à l’innovation. La commission a souligné l’impératif d’investir dans les capacités locales en matière de R&D pour soutenir la production et garantir une amélioration continue des produits, tant sur le plan matériel que logiciel. L’innovation est perçue comme essentielle pour que l’industrie algérienne de la téléphonie mobile puisse suivre les évolutions technologiques mondiales.

La sécurité des appareils a occupé une place centrale dans les discussions. Avec les cybermenaces croissantes qui pèsent sur le secteur des smartphones, les téléphones produits en Algérie devront répondre aux normes de sécurité les plus strictes, tant au niveau des composants matériels que des logiciels. Cela est jugé crucial pour instaurer la confiance des consommateurs algériens, souvent confrontés à des risques liés à des produits contrefaits ou reconditionnés. En proposant des produits fiables et sécurisés, l’industrie locale pourrait rivaliser avec les téléphones haut de gamme importés, répondant ainsi aux attentes d’une clientèle soucieuse de la protection de ses données.

Cette initiative de relance de la production de téléphones mobiles fait partie d’une stratégie économique plus large visant à réduire la dépendance technologique du pays et à diversifier son économie. Le développement de nouvelles industries, telles que celle de la téléphonie mobile, représente une opportunité de créer de nouveaux emplois, de lutter contre le marché parallèle et de réduire les importations.

Enfin, cette démarche devrait avoir des retombées financières significatives pour le pays. En plus des recettes liées aux redevances et taxes, l’industrie contribuera à l’office national des droits d’auteur et des droits voisins (Onda), renforçant ainsi les finances publiques et mettant fin à la fuite de capitaux observée au cours des dernières années.

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