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Protectionnisme sidérurgique : Un tournant pour l’industrie nationale

Le : 07-10-2024 à 08:38

L’industrie sidérurgique en Algérie connaît une dynamique sans précédent. Dans un contexte de réorientation économique, le gouvernement algérien renforce sa stratégie de réduction des importations pour stimuler la production locale. En témoigne la récente annonce du ministère du Commerce, qui a élargi la liste des produits sidérurgiques interdits à l’importation, visant ainsi à protéger l’industrie nationale.

En effet, depuis le 1er octobre, l’interdiction d’importation concerne 16 produits sidérurgiques, dont les produits laminés, profilés, fils de machines, et divers composants essentiels à la construction comme les pylônes et charpentes. La décision, relayée par l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), interdit désormais la domiciliation bancaire pour l’importation de ces produits. L’objectif est clair : permettre aux entreprises locales telles qu’El Hadjar, Tosyali, AQS, et Alphapipe de répondre à la demande intérieure et réduire la dépendance du pays aux importations.

Cette initiative s’inscrit dans la politique du gouvernement visant à équilibrer la balance commerciale et encourager le « made in Algeria ». En limitant les importations, l’Algérie espère donner un nouveau souffle à son industrie et ainsi diversifier son économie. Les producteurs locaux devront non seulement satisfaire les besoins nationaux, mais aussi saisir des opportunités à l’international en exportant leurs excédents.

Plusieurs entreprises sidérurgiques algériennes ont déjà répondu à cet appel avec des projets d’envergure. Tosyali a récemment inauguré une usine de DRI à Oran et a démarré la construction d’une unité de traitement de minerai de fer à Béchar. De son côté, le complexe El Hadjar, fleuron historique de l’industrie sidérurgique algérienne, poursuit ses efforts d’augmentation de production et d’exportation.

Ces initiatives se trouvent renforcées par la prochaine exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet et la création de nouvelles zones industrielles à Béchar et Naâma. Ces projets devraient fournir aux acteurs locaux un approvisionnement stable en matière première, notamment avec une production annuelle prévue de 10 millions de tonnes de minerai de fer concentré dès 2027, chiffre qui pourrait doubler d’ici 2040.

Avec ces nouvelles régulations et la montée en puissance des acteurs industriels nationaux, l’Algérie franchit un cap décisif dans sa quête d’indépendance économique. L’avenir de l’industrie sidérurgique semble prometteur, avec des perspectives d’exportation et un potentiel de production en pleine expansion. Le défi pour le pays réside maintenant dans la capacité des industriels à innover, investir et augmenter leur productivité pour répondre aux besoins internes tout en conquérant des marchés extérieurs.

Dans ce contexte, la sidérurgie devient un pilier central du développement économique du pays, contribuant à son ambition de diversification et de réduction de la dépendance aux hydrocarbures. En limitant les importations et en boostant la production locale, l’Algérie trace les contours d’une nouvelle ère pour son industrie sidérurgique.

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