Climat: l’UE propose des flexibilités autour de son objectif pour 2040
La Commission européenne a proposé mercredi de maintenir son objectif de réduction de 90% des émissions de gaz à effet de serre en 2040, mais elle introduit des « flexibilités » face aux réticences de certains pays. Ainsi, l’exécutif européen soutient toujours une baisse des émissions de 90% en 2040 par rapport à 1990, comme elle le recommandait il y a plus d’un an. Mais à partir de 2036, Bruxelles propose aux Etats membres une souplesse en intégrant au calcul l’acquisition de crédits carbone internationaux en dehors de l’UE, à hauteur de 3% du total. Il a fallu toutefois faire preuve de « pragmatisme » tant la discussion est politiquement « sensible » entre les 27, a reconnu Wopke Hoekstra, le commissaire européen chargé du climat, devant la presse à Bruxelles. A partir de 2036, la Commission est prête à prendre en compte l’acquisition de crédits carbone internationaux, à hauteur de 3% du total, afin de financer des projets en dehors de l’Europe. Les ONG y sont fermement opposées. Etudes scientifiques à l’appui, elles remettent en cause l’impact « réel » de tels crédits sur les réductions d’émissions de CO2. Le plus dur commence pour l’exécutif bruxellois qui devra convaincre les ministres de l’Environnement lors d’une réunion informelle les 10 et 11 juillet avant un possible vote le 18 septembre. Le texte sera ensuite transmis au Parlement européen où tout dépendra de l’attitude de la droite (PPE), premier groupe dans l’hémicycle. Pour arracher un vote favorable, la Commission propose aussi de mieux récompenser les entreprises qui captent et stockent le CO2 et de permettre aux Etats de compenser les secteurs où ils sont plus polluants par une meilleure prise en compte de ceux où ils sont très performants. Bruxelles espère encore que cet objectif 2040 sera approuvé avant la conférence climat de l’ONU (COP30), en novembre à Belém au Brésil. Mais le calendrier paraît extrêmement serré et les négociations s’annoncent délicates tant les 27 sont divisés, dans une Europe de plus en plus à droite. Certains Etats critiquent ouvertement les ambitions climatiques comme la Hongrie ou la République tchèque, qui défend son industrie lourde. L’Italie suggérait de s’en tenir à une baisse des émissions de 80 ou 85% en 2040. D’autres soutiennent la Commission, comme l’Espagne ou le Danemark, qui vient de récupérer la présidence tournante de l’UE pour six mois.