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Partenariat Historique : L’Algérie rejoint l’élite de l’automobile Africaine

Le : 28-09-2024 à 03:24

L’Algérie vient de franchir un cap décisif dans le développement de son secteur automobile avec la signature d’un partenariat entre la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) et l’Association africaine des constructeurs automobiles (AAAM). L’accord, signé à Alger lors d’une rencontre organisée à l’hôtel Golden Tulip, marque une étape majeure pour renforcer la sous-traitance dans l’industrie automobile à travers le continent, sous le thème « L’industrie automobile : pour un développement intégré ».

En effet, la journée a rassemblé des représentants du Conseil national consultatif pour le développement des PME (CNCDPME) et des Bourses de sous-traitance, ainsi que des constructeurs et équipementiers africains, pour discuter de la contribution de l’Algérie à l’industrie automobile africaine. L’objectif de ce partenariat est d’intégrer davantage le pays dans les chaînes de valeur du continent, tout en encourageant des synergies entre constructeurs, équipementiers et sous-traitants.

La présence de l’AAAM, organisation influente regroupant les acteurs majeurs de l’automobile en Afrique, a donné à cet événement une dimension continentale, soulignant l’importance pour l’Algérie de s’insérer dans le réseau continental de production automobile. Ce rapprochement promet d’accélérer l’intégration industrielle algérienne, à la fois pour le marché local et pour l’exportation vers d’autres pays africains.

L’Algérie, acteur clé dans la chaîne de valeur automobile africaine

Lors de son discours, le vice-président de la CIPA a mis en avant l’importance d’intégrer les sous-traitants algériens dans la chaîne de valeur internationale. Selon lui, l’Algérie possède déjà un réseau solide de sous-traitants et d’équipementiers capables de répondre aux besoins des constructeurs automobiles présents en Afrique. Cette coopération permettrait à l’Algérie de capitaliser sur ses capacités industrielles tout en créant de nouvelles opportunités pour les entreprises locales.

Adel Bensaci, président du CNCDPME, a également souligné que ce partenariat avec l’AAAM est une occasion unique pour l’Algérie d’entrer pleinement dans l’écosystème industriel africain. En effet, l’intégration dans les chaînes de valeur du continent offrirait des perspectives de croissance significatives pour les PME algériennes, qui constituent la colonne vertébrale d’un écosystème industriel robuste.

Dave Coffey, vice-président de l’AAAM, a pour sa part insisté sur le rôle crucial que l’Algérie pourrait jouer dans le développement de l’industrie automobile africaine. Il a évoqué la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), un outil essentiel pour permettre aux pays africains de se spécialiser dans différents segments de l’industrie automobile, qu’il s’agisse de la production de composants, de l’assemblage de véhicules ou de la transformation des matières premières.

Avec ses ambitions industrielles et son emplacement stratégique en Afrique du Nord, l’Algérie est bien placée pour devenir un hub régional de production et d’approvisionnement, tout en bénéficiant des échanges facilités par la ZLECAF.

Vers une réduction des importations de pièces détachées

Un autre point crucial de cet accord est la réduction de la dépendance de l’Algérie vis-à-vis des importations de pièces détachées. Kamel Agsous, président de la Bourse algérienne de sous-traitance, a indiqué que près de 1200 entreprises algériennes sont actives dans des secteurs clés de l’industrie mécanique, de la métallurgie, de l’électronique, et de l’électricité. Parmi celles-ci, 200 entreprises sont en mesure de fournir des pièces automobiles aux constructeurs locaux, dont 100 pourraient être opérationnelles à court terme.

Cette dynamique permettrait à l’Algérie de réduire les coûts d’importation des pièces détachées, qui s’élèvent actuellement à plus de 400 millions d’euros par an, tout en renforçant son autonomie industrielle.

Une nouvelle ère pour l’industrie automobile algérienne

La signature de cet accord entre la CIPA et l’AAAM ouvre une nouvelle page pour l’industrie automobile algérienne. En se positionnant comme un partenaire clé dans l’écosystème automobile africain, l’Algérie se donne les moyens d’accélérer son développement industriel, de dynamiser son marché local et de contribuer à la croissance du secteur sur tout le continent.

Avec ce partenariat, l’Algérie s’engage dans une transition vers une industrie automobile plus compétitive, durable et mieux intégrée, non seulement pour répondre à ses besoins internes, mais aussi pour se positionner comme un acteur incontournable dans le paysage industriel africain.

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