Ce mardi, l’Algérie franchit une étape majeure dans sa politique de diversification économique en accueillant le Forum d’affaires algéro-brésilien, un événement symbolique qui s’inscrit dans un contexte géopolitique favorable, marqué par la présidence brésilienne du groupe des BRICS pour l’année 2025 et l’adhésion récente de l’Algérie à la banque du bloc.
En effet, organisé à l’hôtel Sofitel d’Alger, ce forum réunit plus de vingt entreprises brésiliennes leaders dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’industrie agroalimentaire, le transport, la santé, la pharmacie, ainsi que l’aéronautique et l’automobile. Ces rencontres illustrent la volonté des deux pays de bâtir un partenariat économique solide, dépassant la simple relation commerciale, pour favoriser un échange d’expertises, le transfert de technologies et le développement d’investissements durables.
Dans un contexte de recomposition des alliances économiques mondiales, l’Algérie affirme ainsi son ambition de s’ouvrir davantage aux pays du Sud global. Ce forum traduit une stratégie claire d’intégration multi-polaire, en parallèle avec ses relations dynamiques avec la Chine, l’Union européenne et les États-Unis. Cette approche vise à créer un écosystème économique équilibré, où chaque partenariat contribue à la valorisation des secteurs prioritaires du pays.
Ce rapprochement avec le Brésil, puissance agricole et industrielle majeure, ouvre de nouvelles perspectives pour les produits algériens, notamment dans leur accès aux marchés latino-américains. La collaboration pourrait notamment s’appuyer sur l’expertise brésilienne en mécanisation agricole, élevage, industries de transformation et pharmaceutique, offrant ainsi à l’Algérie un appui stratégique pour renforcer ses propres filières.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large : depuis le début de l’année, l’Algérie a multiplié les forums économiques avec des partenaires tels que la Chine et l’Arabie Saoudite, tout en maintenant un dialogue actif avec les États-Unis et l’Union européenne, afin de rééquilibrer ses relations commerciales et technologiques.
L’objectif est clair : dépasser le rôle de simple marché consommateur pour valoriser la production nationale, intégrée dans des chaînes de valeur internationales. Les secteurs de l’agroalimentaire, du ciment, des produits chimiques, de la pharmacie, de la sidérurgie ou encore de l’agriculture oasienne, bénéficient ainsi d’une dynamique de croissance soutenue par des réformes favorables à l’investissement.
En choisissant de s’appuyer sur des partenaires capables d’apporter innovation, savoir-faire et accès à de nouveaux débouchés, l’Algérie montre sa volonté de bâtir des partenariats stratégiques intelligents, fondés sur la complémentarité et l’équilibre. Le partenariat algéro-brésilien illustre parfaitement cette ambition, incarnant un modèle sud-sud plus autonome, plus équilibré et résolument tourné vers l’avenir.