Investissement : l’Algérie au cœur des ambitions économiques espagnoles

Tourisme, énergies renouvelables, infrastructures : autant de secteurs dans lesquels l’Algérie s’affirme comme un véritable eldorado pour les opérateurs économiques espagnols. C’est le message fort porté par le Cercle de commerce et d’industrie hispano-algérien (CCIHA) lors d’une rencontre économique organisée jeudi à Alicante.
En effet, organisé en partenariat avec l’Université Miguel Hernández d’Elche et l’organisme de commerce international Imex, l’événement a mis en lumière les innombrables opportunités qu’offre le marché algérien. À travers des présentations riches en données concrètes, les responsables du CCIHA, Ismael et Gonzalo Martin, ont insisté sur l’intérêt stratégique d’un pays « en plein développement industriel, engagé dans une dynamique de diversification économique », selon leurs propres termes.
L’un des atouts majeurs de l’Algérie ? Sa proximité avec l’Espagne. « À seulement six heures de bateau et 20 minutes d’avion, il est possible d’y conclure une affaire en une journée », souligne Djamel Kasdi, chef du département administration et affaires extérieures du CCIHA. Une proximité qui se double d’un cadre économique attractif : main-d’œuvre bon marché, coûts énergétiques dérisoires, et un vaste programme de développement des infrastructures, avec quelque 15.000 kilomètres de routes et de voies ferrées à construire.
L’Algérie ne cache pas ses ambitions dans des domaines où l’Espagne possède un savoir-faire reconnu : tourisme, agriculture, industrie, services, ingénierie ou encore énergies renouvelables. « Il y a tout à faire, et l’Espagne a les meilleures entreprises pour relever le défi », s’enthousiasme Djamel Kasdi.
Pour les entreprises espagnoles, l’Algérie devient bien plus qu’un marché d’exportation. Elle s’impose comme une terre d’implantation, où la compétitivité du coût du travail — entre 300 et 500 euros mensuels contre 2200 en moyenne en Espagne — constitue un levier puissant. Les responsables du CCIHA ont ainsi présenté une étude détaillée sur les salaires moyens dans plusieurs secteurs, révélant un potentiel de délocalisation particulièrement avantageux.
Après deux années de tensions diplomatiques, Alger et Madrid semblent avoir tourné la page. Les relations bilatérales repartent sur de nouvelles bases, et l’économie en est l’un des principaux bénéficiaires. Un forum économique est d’ores et déjà prévu à Alger à la mi-juin, avec la participation de nombreux opérateurs espagnols et des représentants des autorités algériennes.
Pour Djamel Bouabdallah, président du Cercle de commerce et d’industrie algéro-espagnol (CCIAE), cette reprise des échanges doit s’accompagner d’un changement de paradigme. « L’Algérie d’aujourd’hui n’est plus un simple client. C’est un partenaire avec lequel on construit des projets durables », affirme-t-il.
Avec des prévisions de croissance solides — un PIB attendu à 278 milliards de dollars en 2025, 300 en 2026 et 308 en 2027 — et une ambition affichée d’atteindre 400 milliards d’ici la fin 2027, l’Algérie entend jouer un rôle moteur sur la scène économique régionale.