Eau potable : l’Algérie accélère sa révolution bleue
Le ministre des Ressources en eau, Taha Derbal, a affirmé que l’Algérie a réalisé des avancées majeures dans le domaine de la sécurité hydrique, grâce à une stratégie nationale ambitieuse reposant sur le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées.
Lors d’une séance d’audition devant la Commission de l’habitat, de l’équipement, de l’hydraulique et de l’aménagement du territoire à l’Assemblée populaire nationale, consacrée au thème de « la sécurité hydrique et ses perspectives », le ministre a rappelé que l’Algérie a été particulièrement affectée ces dernières années par les effets du changement climatique, notamment par la diminution des précipitations. Cette situation a nécessité la mise en œuvre de mesures urgentes pour garantir un approvisionnement durable en eau potable.
Parmi ces mesures, figurent des programmes intensifs de forage de puits, la réalisation de transferts d’eau entre barrages et la création de stations de dessalement d’eau de mer.
Grâce à ces efforts, l’Algérie affiche aujourd’hui un taux de raccordement national de 98 % aux réseaux de distribution d’eau potable, et de 93 % aux réseaux d’assainissement. Ces résultats sont le fruit d’investissements massifs pour moderniser le secteur et répondre à une demande croissante, alimentée par la croissance démographique et économique.
Concernant les sources d’approvisionnement en eau, le ministre a précisé que le pays s’appuie actuellement sur quatre principales ressources : les eaux souterraines (7,4 milliards de m³ par an), les eaux superficielles (plus de 8,6 milliards de m³), l’eau de mer dessalée (840 millions de m³ par an) et les eaux usées traitées.
Taha Derbal a également mis en avant les réalisations du nouveau programme national de dessalement de l’eau de mer, entièrement mis en œuvre par des compétences algériennes. Ce programme a permis la construction de cinq grandes stations de dessalement, chacune ayant une capacité de production de 300 000 m³/jour, renforçant ainsi l’approvisionnement en eau potable dans les régions du nord et des Hauts Plateaux.
Une fois ces cinq stations pleinement opérationnelles, la production quotidienne d’eau dessalée atteindra 3,8 millions de m³, assurant une couverture plus large et plus fiable des besoins en eau potable.
Enfin, le ministre a annoncé le lancement imminent de la deuxième phase de ce programme stratégique, visant à porter la part de l’eau de mer dessalée à plus de 60 % du volume total destiné à l’alimentation en eau potable. Ce développement permettra de réserver les ressources hydriques traditionnelles à l’agriculture et à l’industrie, tout en constituant un stock stratégique vital pour l’avenir.