Banane, Pomme et Moutons : Mustapha Zebdi pointe du doigt l’incohérence des prix
Le président de l’Organisation algérienne de protection du consommateur, Mustapha Zebdi, a tiré la sonnette d’alarme sur une incohérence criante dans la formation des prix des produits agricoles en Algérie.
En effet, dans une publication récente sur sa page Facebook officielle, Mustapha Zebdi a dénoncé les écarts de prix injustifiables entre certains produits locaux et leurs équivalents importés. Il prend pour exemple le cas de la banane américaine, importée d’Amérique du Sud et transportée à travers l’océan Atlantique, dont le prix ne dépasse pas 250 dinars sur le marché algérien. Un prix qui reste relativement stable, malgré les spéculations récurrentes.
À l’opposé, le pomme locale, cultivée dans les vergers du pays et acheminée directement aux marchés, s’affiche à 1000 dinars le kilo, soit quatre fois plus cher que le fruit importé. Une situation que Zebdi juge incompréhensible, surtout au regard des coûts logistiques bien moindres pour les produits locaux.
Le président de l’organisation poursuit avec un autre exemple parlant : celui des moutons roumains. Ces bêtes, importées après un long trajet maritime du bassin de la mer Noire jusqu’au port algérien, sont proposées à des prix oscillant autour de 50.000 dinars. En comparaison, les moutons locaux se vendent à 100.000 dinars voire plus, alors qu’ils sont élevés sur place, sans les coûts liés au transport international.
Face à ces déséquilibres, Zebdi plaide pour une réévaluation urgente des filières agricoles locales, insistant sur la nécessité de revoir les marges, les circuits de distribution et les mécanismes de fixation des prix.
Selon lui, encourager la consommation locale est une priorité stratégique pour relancer la production nationale et renforcer la souveraineté alimentaire du pays. Il rappelle que l’agriculture constitue l’un des piliers de l’économie algérienne et possède un potentiel immense, encore largement sous-exploité.
