Le : 30-07-2024 à 10:15
Face à l’urgence climatique, l’Europe et l’Algérie unissent leurs forces autour d’un projet ambitieux : le gazoduc SoutH2. Cette infrastructure de 3300 km, destinée à transporter l’hydrogène vert depuis l’Afrique du Nord vers le cœur de l’Europe, s’annonce comme un tournant majeur dans la transition énergétique du continent.
Le ministre italien de l’énergie, Gilberto Pichetto Fratin, a récemment annoncé la tenue d’une réunion de haut niveau en septembre prochain à Rome. Cette rencontre cruciale rassemblera les ministres de l’énergie de l’Algérie, de l’Italie, de l’Autriche et de l’Allemagne. L’objectif : officialiser le lancement du projet SoutH2 par la signature d’un accord d’entente.
L’importance de ce projet ne fait aucun doute. Selon les estimations, SoutH2 pourrait être opérationnel dès 2030 et couvrir jusqu’à 40% des besoins en hydrogène de l’Union Européenne. Une perspective qui positionne l’Algérie comme un acteur incontournable de la transition énergétique européenne.
L’implication potentielle de la Suisse, qui a déjà manifesté son soutien politique, pourrait renforcer davantage la portée du projet. Une participation helvétique augmenterait les chances de voir SoutH2 inscrit sur la liste des projets d’intérêt commun européens, ouvrant ainsi la voie à des financements conséquents.
Pour l’Algérie, ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large. Depuis l’adoption du programme européen de l’hydrogène vert en 2022, le pays nord-africain s’est positionné comme un acteur clé de cette nouvelle filière énergétique. Sonatrach, le géant algérien des hydrocarbures, a lancé un projet visant à produire 1,2 million de tonnes d’hydrogène par an, soit 10% de la demande européenne projetée.
Le gazoduc SoutH2 représente bien plus qu’une simple infrastructure énergétique. Il incarne une nouvelle ère de coopération entre l’Europe et l’Afrique du Nord, centrée sur les énergies propres et la lutte contre le changement climatique. Alors que le monde cherche des solutions durables pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, ce projet pourrait bien devenir un modèle de transition énergétique à l’échelle internationale.
