Le : 17-09-2024 à 12:22
L’Algérie s’apprête à franchir une nouvelle étape dans l’ère du paiement mobile avec l’annonce du lancement d’un nouveau service par cinq banques dès octobre prochain. Ce service innovant permettra aux consommateurs de régler leurs achats par simple scan d’un code QR, marquant ainsi une avancée significative dans la modernisation des transactions financières du pays.
En effet, Assia Benchabla Queiroz, administratrice du Groupement d’intérêt économique de la monétique (GIE Monétique), a souligné l’importance de cette technologie de paiement mobile, la qualifiant de « rapide et pratique » pour simplifier le processus de paiement électronique. Cette innovation, déjà opérationnelle en Algérie depuis 2022, repose sur la technologie QR code (Quick Response Code) affichée par le commerçant. Ce mode de paiement sans carte offre aux clients la possibilité de régler leurs achats et factures instantanément, réduisant ainsi considérablement les temps d’attente en caisse.
L’évolution du service de paiement mobile en Algérie a suivi un parcours progressif, débutant par un lancement en intra-bancaire, puis évoluant vers l’interopérabilité des paiements grâce à la mise en place de la plateforme « Switch Mobile » en juin 2024.
Actuellement, trois institutions financières proposent déjà le service de m-paiement : la Banque Nationale d’Algérie (BNA), Al Salam Bank Algeria et Algérie Poste. Avec l’arrivée prochaine de cinq nouvelles banques, le nombre total d’institutions offrant ce service atteindra huit, élargissant ainsi considérablement l’accès à cette technologie pour les consommateurs algériens. Le GIE Monétique ne compte pas s’arrêter là et a exprimé son intention de poursuivre ses efforts pour généraliser le paiement mobile. L’organisation prévoit de lancer de nouveaux projets en 2025 afin de promouvoir davantage le secteur du e-paiement en Algérie.
Parmi les innovations prévues, la technologie SoftPos devrait faire son apparition dès 2025. Cette avancée technologique permettra de transformer les smartphones équipés de dispositifs NFC (Near Field Communication) en véritables terminaux de paiement électroniques (TPE). Cette innovation ouvrira de nouvelles perspectives pour les commerçants, leur offrant la possibilité d’accepter des paiements « sans contact » directement via leurs téléphones, que ce soit pour des transactions par cartes bancaires ou par paiements mobiles.
Mme Benchabla a particulièrement mis en avant l’intérêt de cette solution pour les nouveaux acteurs du commerce, tels que les chauffeurs de VTC, les livreurs et les vendeurs de marchés. En effet, cette technologie leur évitera d’avoir à investir dans des équipements TPE coûteux, facilitant ainsi leur entrée sur le marché et la gestion de leurs transactions. Le GIE Monétique ne s’arrête pas là dans ses projets d’innovation. L’organisation prévoit également de lancer une carte de paiement virtuelle accessible depuis les appareils mobiles, les tablettes et les ordinateurs. Cette initiative vise à renforcer la sécurité des paiements en ligne, offrant ainsi une protection accrue aux consommateurs dans leurs transactions électroniques.
Par ailleurs, le GIE Monétique travaille activement à faciliter l’acceptation des paiements internationaux, une avancée qui permettra aux commerçants algériens d’accepter les cartes Visa et Mastercard, ouvrant ainsi de nouvelles opportunités commerciales. Dans cette optique, un processus est actuellement en cours pour mettre en place une plateforme locale certifiée par ces réseaux de paiement internationaux. Cette plateforme sera gérée par la SATIM, le centre de monétique interbancaire, garantissant ainsi une gestion sécurisée et efficace des transactions internationales. Malgré l’enthousiasme général entourant ces avancées, il est important de noter que certains obstacles subsistent quant à l’adhésion des commerçants aux systèmes de paiement électronique. Parmi ces défis, on trouve notamment des préoccupations liées à la disponibilité immédiate des fonds et des questions d’ordre fiscal.
Néanmoins, le GIE Monétique observe un engouement croissant pour le e-paiement, une tendance encourageante pour l’avenir de ce secteur en Algérie. Ce développement positif est notamment soutenu par l’intégration d’organismes traitant des flux de transactions importants. On peut citer à titre d’exemple les paiements des frais d’inscription universitaire, l’achat de billets de stade, le règlement des impôts et taxes, le paiement des loyers AADL, ainsi que le règlement des frais de douane. L’intégration de ces services essentiels dans le système de paiement électronique témoigne de l’engagement du pays à moderniser ses infrastructures financières et à faciliter les transactions pour ses citoyens.